Le 19 août
Nous supportons encore 6 h de car en montagne pour arriver aux portes de la forêt amazonienne dans une petite bourgade appelée Misahualli qui semble très animée. Nous sommes accueillis par quelques singes qui volent tout ce qui traîne dans nos mains ou sur la tête. Ils font des cabrioles sur les fils électriques, se bagarrent entre eux. Ils amusent la galerie, les jeunes comme les moins jeunes.
Arnaud a failli perdre son téléphone par ces singes dérobeurs !!
Le lendemain, nous nous équipons pour deux jours dans la forêt amazonienne :
T-shirt manches longues, pantalon (je me fais pas avoir deux fois quand même !!) et des bottes. On s’asperge de lotion anti-moustique. On protège notre sac des pluies torrentielles. Et c’est parti pour l’aventure !!
Au programme : marche de 6 heures en forêt, baignade, découverte d’une famille Quichwa (Quechua) et leurs traditions, fabrication de chocolat, tirs à la sarbacane, promenade de nuit dans la forêt et découverte de la technique de recherche d’or.
Dès le début, nous sommes au cœur de la forêt. Le guide, avec sa machette coupe les branches, les feuillages sur notre passage. (Il est où le chemin ??). On se fraie un chemin.
Naïvement, je m’attendais à un circuit bien touristique, à croiser des gringos un peu partout, à avoir un guide qui a appris son texte par cœur. NON !!
On est complétement dépaysés. Le guide nous met en garde dès le début :
- on ne s’aide pas des arbres sur le côté pour grimper pour trois raisons. L’arbre peut avoir des épines sur le tronc, il peut y avoir des insectes qui pourraient nous piquer et comble du bonheur on peut confondre une branche avec un serpent !!! Gloups , on ravale sa salive et on prie pour ne pas croiser une sale bestiole…
- on ne touche à rien, on ne mange rien (pas de problème ça nous viendrait pas à l’esprit de manger ces bons fruits rouges sur les arbres…).
Lou-Ann qui est quand même arachnophobe, voire même entomophobe, n’est pas rassurée et à la première araignée sur le chemin se met à hurler :
« Je ne peux plus avancer…, maman j’ai trop peur !!! » on n’est pas arrivés…
Le guide inquiet : « esta bien ?? » , il regarde l’araignée et nous dit qu’elle est venimeuse.
C’est rassurant…
Lou Ann au fil du temps, s’habitue. Elle est la seule à repérer les araignées.
Elle est très courageuse et prend du plaisir à la fin. (enfin je crois…)
Les bottes sont très utiles car on s’enfonce dans la boue (et puis ça évite les piqûres des insectes ou reptiles sur notre chemin). Nous avons de la chance pour ce premier jour, la pluie nous a épargnés. Par contre, on a dû perdre 3 litres d’eau en transpirant tellement il faisait chaud et humide (90 % d’humidité).
C’est la première fois que la randonnée se fait dans un silence totale : les enfants sont concentrés, suivent bien le guide et on essaie autant que faire se peut de marcher le plus silencieusement possible pour espérer voir des animaux. Il faut savoir que ces derniers ne sont pas les animaux des Galapagos habitués aux « flashs » des touristes. Les animaux sont méfiants et il est très difficile d’en apercevoir et encore moins de les photographier. Ils sont chassés (un peu trop ?) par les communautés habitant dans cette forêt.
Sur notre chemin, nous verrons des insectes (sauterelle, fourmis, termites, papillons), des araignées, un serpent, des colibris.
Nous entendons les cris de certains oiseaux comme les toucans.
Nous découvrons aussi certaines plantes.
-Plante d’ornement : heliconia
Les couleurs vives permettent une meilleure pollinisation par les insectes ou les oiseaux.
-Le surupanga sert aux guérisseurs comme le chaman. Il agite les feuilles pour chasser les mauvais esprits.
-La liane curare : plante utilisée pour les fléchettes lors de la chasse.
L’écorce de cette liane est grattée et mise dans de l’eau. Lorsque l’eau est évaporée, il récupère le jus et imbibe l’extrémité de leurs fléchettes. Seule la partie de la flèche imbibée reste dans le corps de l’animal. L’animal endormi tombe de l’arbre et les tribus n’ont plus qu’à donner le coup fatal.
Pour l’expérience nous avons mis un petit bout sur la langue : effectivement ça anesthésie (Soeurette n’essaie même pas !!!)
Petite anecdote du guide lorsque il avait un grand groupe : tout le monde essaie, le dernier était un enfant qui a gardé le bout de bois dans la bouche plusieurs minutes. Il n’a retrouvé la parole que des heures plus tard. Efficace comme anesthésiant ! (On en a gardé un peu quand Naël criera un peu trop…)
Lorsque les tribus mélangent le curare avec du venin de grenouille et de serpent, la mort est immédiate.
-Chinco rojo (orthographe incertaine): grand arbre pouvant atteindre des centaines d’années. Les tribus s’en servaient pour fabriquer les pirogues.
-Guarana : on se sert du chiwa (fruit) comme huile pour le corps, contre la perte des cheveux, pour avoir de beaux cheveux noirs.
-Exemple de symbiose entre un insecte et une plante : Les hormigas del limon et la plante duroria hirsuta.
Les fourmis se servent de cette plante comme habitat. En échange les fourmis produisent de l’acide formique et en imbibent toutes les feuilles. Ainsi la plante est protégée des parasites ou insectes se posant sur ses feuilles. De plus, la plante a besoin de beaucoup de lumière. Pour cela il ne faut pas qu’elle soit trop envahie de plantes à son pied. L’acide formique des fourmis détruit toute végétation dans un périmètre autour de l’arbre. Les feuilles mortes, tombent de l’arbre, se décomposent, produisent un champignon qui va fertiliser la plante qui peut atteindre 15 m.
Un bel exemple d’entraide !
Ce sera notre dessert car le guide nous dit que ces fourmis se mangent. Okay… on n’est pas là pour faire la fine bouche. Un petit coup langue !
Arnaud, pendant tout le trek a dit aux enfants qu’on pouvait avoir une totale confiance au guide pour les rassurer. Il savait ce qu’il faisait étant un enfant de la tribu Quichwa. On verra plus tard à la fin de la deuxième journée qu’il valait mieux éviter de savoir quelques détails…
On s’amuse bien sûr à faire Tarzan et Jane dans la jungle. Il manque juste la tenue…
Nous arrivons dans notre cabane grand confort : lit, matelas, moustiquaire, toilettes à l’extérieur. On ne peut pas rêver mieux.
Le guide s’empresse de nous préparer notre cena (diner), et nous propose de nous baigner dans la piscine : le rio Arajuna.
« Il ne peut pas y avoir des caïmans, papa ? Mais non, les enfants on peut faire confiance au guide »
Un bon repas nous attendait : soupe en entrée puis riz, banane plantain frit avec un bon seco de pollo (poulet en sauce).
Avant de se coucher, munis d’une lampe frontale, nous faisons une petite balade en forêt pour avoir plus de chance de voir les animaux.
Nous voyons la fourmi taureau qui donne des douleurs atroces pendant 24 h et de la fièvre…
Nous éteignons nos lampes pendant quelques minutes pour écouter davantage les bruits.
Tout le monde avait hâte que la balade se termine…
Sympa l’article…
Maman, tu n’es pas obligé de raconter ma vie, surtout au début de l’article 🙂
Ma chère Lou-Ann, comme je suis de tout cœur avec toi !
Entre arachnophobes on se comprend !
Dans la famille des inconscients, j’appelle le Père, Arnaud, et la mère, Claire !
Bisous à vous 5 !
Hâte de vous revoir !
Elle kiffe les araignées maintenant grâce à nous!!!! Elle a une préférence pour l’araignée scorpion.