La laguna 69 : the best of the best

Le 29 juillet

Avec Mercedes, notre guide de la veille, nous décidons d’entreprendre l’ascension vers la laguna 69. Les péruviens ont commencé à numéroter les lacs à cause du grand nombre de ceux-ci.
Ce lac fait partie du parc national de Huascaran, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

C’est donc au pied de ce sommet de 6768 m que la balade commence.
Non, précisément, l’aventure commence à Huaraz quand il faut prendre un mini bus et parcourir 2 H 30 avant d’arriver sur le site. 1 h de route quasi normale (on ne compte plus les dos d’âne tant choyés par les péruviens (un tous les 200 m) et 1 h 30 de piste ! un chemin heureusement sec (je n’aimerais pas voir ce que ça donne par temps de pluie…), avec de la caillasse qui nous fait ballotter de la droite vers la gauche en un temps record. On était proche des sensations du Buggy sur la dune de l’oasis « Huacachina ».

Arnaud devient blême alors que d’habitude, ce genre d’épreuves ne lui fait pas peur. Bizarrement, les enfants et moi supportons très bien. (Les enfants ont même réussi à dormir)
Nous arrivons enfin sur les lieux et sommes bien contents de nous dégourdir les jambes à 4 000 m d’altitude. De mon côté, je guette les moindres prémices d’une migraine liées à l’altitude. On respire bien, je trouve ça agréable de respirer cet air pur qui contraste avec les gaz d’échappement inhalés des villes traversées jusqu’à maintenant.

Les enfants ne râlent pas. Quand on les a levés à 5 heures 30 du matin, on a eu le droit quand même à 3 enfants qui se sont ligués contre leurs parents devenus complétement fous au point de ne plus respecter le sommeil de ces pauvres créatures qu’ils sont. Ils ont donc râlé en chœur.
Gwendal nous a même dit : « Mais nous ne sommes que des enfants, de quel droit osez vous faire ça ? »

Et pourtant… Ils ont grave assuré mes enfants chéris !!!
C’est à eux que je dédie cet article : de supers marcheurs, dans des conditions inhabituelles. Et particulièrement à Gwendal qui nous a mis 1 h dans la vue !!!!
Il a fait la montée avec la guide en 2H30 au lieu de 3H30 estimées.

Lou-Ann et Naël ont assuré aussi (c’était quand même les seuls enfants durant cette randonnée). Ils ont mis un pied devant l’autre, n’ont plus réfléchi et ont avancé à petits pas pour supporter ce manque d’oxygène dans ces hautes montagnes.
Je crois qu’ils ont changé d’attitude quand ils ont vu leur père vraiment malade monter quand même. Ils ont dû se dire qu’ils en étaient capables eux aussi.
Belle leçon de vie ces randonnées !!

Pour soulager Arnaud, je décide de porter un peu plus ; je le soulage de deux bons kilos et m’occupe des enfants pour le laisser monter seul à son rythme. Entre temps pour soulager aussi mes enfants, je récupère leurs sacs à dos. J’étais une mule !!! Pas grave, j’étais en pleine forme ! (À la fin, la guide a eu pitié de moi quand elle a m’a vu charger à ce point).

le plus haut sommet du Pérou : Huascaran 6768 m

 

La randonnée se fait en plusieurs étapes : une partie plate, une partie qui monte légèrement jusqu’ à un petit lac et une autre beaucoup plus pentue qui nous amène jusqu’au lac tant désiré.

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1er lac

Pendant cette dernière partie, Naël se donnait du courage : « Allez Nana, courage, tu peux y arriver ». « Plus on va haut, plus on va loin » (j’adore sa réplique !)

Il faut savoir que c’est une randonnée très prisée. Il faut donc accepter cette petite fourmilière humaine gravissant la montagne. Nous en faisions partie.
Les enfants ont pris conscience qu’ils marchaient aussi bien voire mieux que certains adultes qui s’arrêtaient tous les 3 m à cause du manque d’oxygène ou autres raisons. (Beaucoup n’étaient pas bien chaussés, accéléraient et s’arrêtaient 2 m plus loin… La guide nous a confié que les Péruviens ne savaient pas marcher…)

Lou-Ann, qui est de nature râleuse dans ces conditions, a changé d’avis quand elle a vu la couleur du premier lac « Chinaconcha » avant d’arriver sur le site :
« Ah ouais quand même ! C’est ma couleur préférée en plus. Le lac qu’on va voir a la même couleur maman ? Oui, ma chérie ! »

le lac chinaconcha

Naël : « Oh my god ! Retourne toi maman, c’est magnifique ! »

« Que c’est beau! »

Mission réussie !!

En descendant, Gwendal me confie une chose si douce à mes oreilles et tant espérée. Phrase que je lui répète sans cesse à l’école, quand il a l’impression d’être submergé par ses devoirs : « Arrête de voir le sommet de la montagne qui paraît insurmontable, vas-y par étapes. »

Gwendal : « Maman, il y a quatre étapes dans la descente. Quand on sera à la partie plate, on aura fini. Ça va vite, on a déjà fini la première étape qui descend bien.
Petite victoire pour les parents… Je lui fais la remarque, il sourit…Et il grogne. Accepter que les parents aient raison sera une autre étape.

On pique-nique donc à 4600 m d’altitude en admirant cette vue à couper le souffle. Un lac d’une couleur incroyable, les montagnes à plus de 6000 m qui l’entourent.

 

Naël arrive encore à faire des sauts de puma de rocher en rocher (ce ne sont plus des sauts de grenouille tellement l’altitude lui a donné des ressorts dans les jambes !!).

Arnaud va mieux même si l’appétit n’est pas au rendez-vous.

Pour la descente, c’est Arnaud qui gère les enfants fatigués. Petit mal de crâne en descendant pour ma part que j’arrive à stabiliser en prenant un médicament. J’ai donc marché seule (enfin, avec toute cette marée humaine). Gwendal a encore été trop rapide pour moi.

Il faut donc compter 5 h 30 à 6 H de rando. Lou-Ann n’en pouvait plus !
Voyez sa figure !!

Ce n’est pas terminé. Il faut bien retourner à l’hôtel et subir encore ces 2H30 de ballottements à s’en cogner la tête contre les vitres du car !!

Quelle belle journée !

Comme dit Arnaud, c’est peut-être la plus belle rando qu’on ait faite (malgré sa fatigue)

Bravo et merci encore aux enfants qui doivent supporter les folies de leurs parents !!!

(Ils sont mal maintenant, on a vu de quoi ils étaient capables…)